Népal - KKSHISENSE8
Népal de son prénom Clément, également connu sous le pseudonyme KLM est un rappeur de la 75e session et du groupe 2Fingz. Il sort le 23 septembre 2018 KKSHISENSE8 son 4ème projet, projet qui précédera son premier album. Népal atteint un certain succès tout en restant très discret, aucune apparition publique (hormis concert). Visage masqué, le rappeur s’inscrit facilement dans la liste des meilleurs lyricistes actuels, son projet précédent ayant par ailleurs dépassé les 50 000 téléchargements.

Ce projet est, comme à l'habitude du rappeur promu sans clip avant sa sortie. Il est gratuit comme tous ces autres et également disponible en physique sous un stock limité qui, se sera écoulé en très peu de temps. Le nom du projet provient d'un mélange entre le personnage de Naruto, Kakashi Hatake et la série télévisée Sense8. Les seuls artistes présents en featuring sur le projet sont : Gracy Hopkin, Bohemian Club et son acolyte de toujours Doums. Cet EP est composé de 8 titres et, est comme à l'habitude de Népal très riche et très complexe a interpréter.


1 - Omotesando
Ce morceau tend plus à se rapprocher d'un mélange entre un genre musical proche du slam et du rap. Il peut s'apparenter à un monologue fictif entre Népal et un autre rappeur plus médiatisé et plus actif. Ce dernier est bien moins fort que Népal "T'es comme Macron, t'es jeune, tu dis d'la merde du coup, on t'a signé (GG)" pourtant il est très médiatisé de par son label, tandis qu'un des reproches les plus adressés à Népal est son inactivité et sa flemmardise. Il est également très peu médiatisé car il prend un certain recul avec les caméras et la célébrité "Fuck tes caméras, j'suis au calme à la Kamehouse".
Népal est certain que son "adversaire" est quelqu'un de peu important et que sa célébrité est éphémère "Peu importe c'que t'as fait de bien, on t'oubliera man" Tandis que lui est tellement fort qu'il a simplement a enfiler une veste pour être aussi charismatique que Tobirama Senju (Ninja reconnu) "Moi, juste un blavan dans une North Face comme Tobirama". Puis il vient ensuite désamorcer les potentiels reproches qui pourraient être faits sur son inactivité
"J't'avais dit qu'j'forcerais, tu deviendras c'que tu crains à force de l'être
Tu pensais encore des sublis genre vraiment ?
Genre j'pé-ra pour quoi moi ? Genre la race des serpents ?
Genre j'attrape la bave d'un fils de pute et puis j'm'en sers d'encre ?
Genre j'me tape pas contre oim ? Genre ça, c'est pas flagrant ?
Au fond, tu sais plus d'quoi tu causes"
Népal fini alors sur " RDV Omotesandō ", (avenue semblable aux Champs-Élysées), c'est en quelques sortes une course à la richesse. Il défie son adversaire car même s'il possède des chances que Népal n'a pas, il sait très bien qu'il est bien plus fort que lui. À la fin du morceau on entend Kakashi (ninja du manga Naruto) soumettre ses élèves à l'épreuve des clochettes (épreuve compétitive ou il n'y a seulement deux clochettes pour trois participants) en référence à cette course à la richesse.
2 - Evisu
Ce titre s'éloigne des codes du slam employé lors du premier, afin de revenir sur un vrai morceau rap. Il porte sur un thème principalement économique, une certaine peur du manque d'argent. En rappant Népal espère toucher des grosses sommes, et ne plus avoir à se demander s'il est possible pour lui de s'acheter telle ou telle chose, mais également ne plus à avoir à se demander s'il lui en restera pour vivre pour demain.
"J’dois les buter pour du Evisu
J’dois les buter pour du Evisu
J’devrais les fumer pour une Kamehouse
J’suis censé les buter pour du Jimmy Choo
NoFace après Karlito
No thanks la précarité"
Actuellement en rappant et en étant meilleur que les autres (comme il le décrivait dans le premier morceau et encore une fois dans celui-ci), la seule chose qu'il est capable de s'offrir c'est du Evisu (Marque de vêtements japonaise employant des méthodes de confection traditionnelles exigeant beaucoup de travail), par conséquent des vêtements qui restent meilleurs que des vêtements basiques mais qui pourtant ne sont pas pour autant exceptionnels.
Il est uniquement dans la capacité de s'acheter du Evisu alors qu'il est meilleur que les autres rappeurs, pourtant certains touchent des millions, par conséquent il devrait pouvoir s'offrir une Kamehouse (symbole de tranquillité) et du Jimmy Choo (vêtements de luxe), pourtant ce n'est pas le cas. Son objectif est de pouvoir dire non merci à la précarité (incertitude de conserver ou récupérer une situation acceptable dans un avenir proche).

3 - Babylone
Unique morceau clippé du projet, il est également celui qui marche le mieux. Népal y aborde un flow mélancolique qui reste le même lors des couplets et des refrains. Ce morceau suit une même thématique que les deux précédents, ils parlent encore de sa façon de fonctionner dans le rap, qui est différente des autres rappeurs car il n'envoie pas des projets excessivement long à un rythme poussé afin de générer un maximum d'argent.
"Si t'es au stud' comme à l'usine, Babylone a gagné
J'vais pas baiser Kim K ou mettre des middles à Kanye"
Babylone avait une économie très importante dû à son emplacement, Népal parle encore une fois à son "adversaire" en lui expliquant que s'il vient au studio dans le même but qu'en allant à l'usine (Production de masse pour gagner le plus possible), alors il se fait avoir par la société.
4 - 150CC (Feat. Gracy Hopkins)
Dans ce morceau Népal semble enfin prendre de l'avance sur cet adversaire de par le nom 150CC faisant une référence à une cylindrée, mais également aux courses les plus difficiles dans Mario Kart.
"T'aimerais que l'monde sache c'qu'y'a dans ta tête
Pour quoi faire homie ?"
Maintenant que son adversaire se rend compte que Népal a été capable de prendre l'avantage grâce à ses textes et ses pensées, il voudrait le plagier pour récupérer ce buzz, pourtant c'est inutile car son public ne sera pas intéressé par quelque chose de plus intelligent.
"Au-d'ssus des cendres comme Pain
Au fond du trou, j'veux pas y redescendre comme Bane"
Maintenant qu'il a prit le dessus, Népal ne veux pas redescendre et aller de l'avant.
"Si tu veux rattraper mon run, j't'ai laissé un fantôme sur la piste"
À l'instar du jeu Mario Kart, Népal a laissé son fantôme (entraînement contre une prestation forte réalisée auparavant), ainsi son adversaire peut s’entraîner en espérant rattraper Népal, c'est une sorte de moquerie.
Le morceau est également parsemé de bruits de voitures et de moto, afin de faire référence à cette course.
5 - City Lights (Feat. Doums)
Au premier abord, ce morceau a tout pour être un morceau joyeux, refrain chanté, flow assez chantant de la part de Népal et Doums. Or, il semble renfermer un message négatif du fait de ne pas se retrouver à sa place dans les sociétés actuelles.
"Perdu dans les City Lights, City Lights, City Lights...
Perdu dans les City Lights, City Lights, City Lights...
Perdu dans les City Lights, City Lights, City Lights...
Perdu dans les City Lights, City Lights, City Lights..."
Le refrain est ici très léger ce qui n'est pas à l'habitude de Népal, cette légèreté accentue alors sur le message. La notion de perdu affirme qu'il n'est pas à sa place là où il est, le but est de partir des City Lights, fuir la société qui ne pense qu'à la vision des autres et s'éloigne des convictions originelles de l'Homme.
"Hey, j'crois en Dieu pas aux likes".
Ils ne veulent pas se retrouver dans des endroits superficiels, tout ce dont ils ont besoin c'est de boire du saquer entre amis et de profiter de la plage pour revenir aux croyances premières et se retrouver seuls loin du regard des autres.
"Où tu veux mais pas Pattaya, BKO ou bien Osaka
On va s'exploser au Saké, dans ce cas allons où ça caille
À Moscou comme ça on s'ra quitte mais là bas y a pas d'playa"
Le seul but est de fuir l’endroit où ils vivent qui est totalement superficiel.
"Loin d'ici, loin d'tout ça, loin d'ces putains d'motherfucking city lights"
6 - Necronomicon (Feat. Bohemian Club)
À l'inverse du morceau précédent, ce son est très sombre, de part premièrement par son titre ( Il fut suggéré que le Necronomicon était une « histoire naturelle des autres mondes », « les textes sacrés des dieux obscènes », « un grimoire de sortilèges et d'incantations », « la clé pour ouvrir le portail qui amènerait à l'extinction finale de la race humaine »).
Pourtant dans ce morceau la question de l'éloignement de la société semble être réglée puisque les rappeurs semblent êtres assez seuls (Exemple Zoonard qui passe de "bébé" à "sale pute" en quelques lignes), ils sont à l'écart de la société, et sont opposés aux personnes lambda.
"J'me brosse pas les dents, j'fume une clope
J'ferme l'ordi et j'bouge comme un vieux dans la ville"
Comportement inverse d'une personne lambda qui, se brosse les dents, et dort la nuit au lieu de sortir. Mais ils se rendent alors compte qu'ils ne sont pas heureux non plus. Le morceau peut aussi être une suite au précédent mais avec un aggravement de la situation puisqu'ils se trouvent toujours au même endroit et sont donc encore plus exclus. On peut également voir un message de Népal dans le sens où entre les 2 morceaux il exprime ses idées à des amis différents mais que personne ne semble comprendre la même chose (ce qui est par ailleurs la même chose que sur la pochette du projet).

7 - Teczer
Morceau plus joyeux qui semble être ce que Népal recherchait depuis le début, il a enfin trouvé de quel côté il devait se ranger, comme il devait se comporter.
"J'ai choisi un côté, mon re-fré et c'est l'mien"
"gros j'ai Choisi la teczer, choisi la teczer"
Il semble être revenu à ses bases, ses origines en attendant de pouvoir partir loin d'ici.
"D'mande à toutes les prod', moi, c'est 7-5, 2fingz et Danger"
"Le teczer n'a pas changé, j'crée des attaques en chaîne"
(7-5 étant son label et 2Fingz son groupe). Il se fait désormais une raison, croit en ses capacités et est prêt à gagner la course à la richesse.
"Chaque syllabe, c’est une brique pour ma villa"
8 - Cloud8
Outro du projet, unique couplet très introspectif de Népal. Magnifique morceau, avec une instrumentale et un flow qui se confond entre joyeux et mélancolique à l'instar de son projet.
"Mais en attendant fuck dans la breuch' y a l'wifi et d'la kush Reste loin des idées suicidaires"
Il s'est enfin trouvé, seul et perdu entre joie et tristesse, donc retour au thème du début de l'album, la boucle est bouclée, et il attend comme il l'a toujours fait pour trouver ce qui le rendra réellement heureux.
L'instrumentale se rapproche étrangement de la toute première musique de Pokemon donjon mystère explorateur du temps. Moment du jeu où l'on cherche l'identité du futur protagoniste, et ou le protagoniste se métamorphose, ce qui colle parfaitement avec ce projet.

Bilan :
Népal clos enfin ses EP avec le plus introspectif de tous, qui laisse une réelle attente pour son premier album. Le disque a un vrai fil conducteur mais est très compliqué à comprendre et à interpréter, seul Népal doit avoir les vraies clés de l’interprétation de ce dernier (comme l'annonce la pochette du projet). L'EP est vraiment réussi, il est très compliqué d’accès mais c'est ce qui le rend magnifique.
Coups de cœur :
I/Cloud8
II/Babylone
III/Omotesando